CRESPIAF
L’Algérie abrite le premier Centre Régional pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel en Afrique (CRESPIAF), crée suite à l’accord signé entre le Gouvernement Algérien et l’UNESCO, le 28 février 2014 à Paris.
Ce centre de catégorie 2 de l’UNESCO, placé sous tutelle du Ministère de la Culture et des Arts, a été lancé officiellement, le 03 mars 2019 à Alger. Il est géré administrativement par l’Algérie. C’est un établissement public à caractère scientifique et technologique, doté de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière.
Le CRESPIAF composé d’experts et de représentants d’instances spécialisés, constitue un instrument régional pour la sauvegarde, la préservation, la recherche, l’étude et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel aux niveaux national et africain.
Il est le huitième (8ème) centre du genre après ceux de la Bulgarie, de la Chine, du Japon, de Pérou, d’Iran, de la Corée du Sud, et des Emirats Arabes Unis consacrés exclusivement à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, avec un 9ème centre au Brésil dédié à la fois au patrimoine matériel et immatériel.
Au travers ses différentes activités, le CRESPIAF affirme l’engagement de l’Algérie _ premier pays à avoir ratifié la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel_ à participer de manière significative à la sauvegarde du patrimoine immatériel africain, et contribue au partage des legs culturels du continent Africain et à la réalisation des objectifs stratégiques de l’UNESCO par rapport aux axes d’action dans le domaine du patrimoine culturel immatériel et sa sauvegarde dans la région.
Origine et genèse de la création du CRESPIAF
L’Algérie _ premier pays au monde à avoir ratifié, en février 2004, la convention de l’UNESCO de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel_ accorde un intérêt croissant à la sauvegarde et mise en valeur de son patrimoine, et soutient les efforts régionaux et internationaux visant la préservation du patrimoine culturel immatériel (PCI) et la mémoire vivante du continent africain.
A cet effet, l’Algérie, après l’organisation du festival culturel Panafricain de 2009, a demandé à l’UNESCO de lui accorder l’honneur d’abriter un centre régional sous son égide au bénéfice de l’Afrique. Cette demande a été appuyée par les experts dépêchés par l’UNESCO, sur la base de la richesse et diversité du patrimoine national, de la politique publique, des textes juridiques de préservation du patrimoine et de l’existence de centres spécialisés et un potentiel important d’experts et de chercheurs dans le PCI. C’est ainsi que l’Algérie s’est imposée comme un point focal régional, en procédant en février 2014, à conclure l’accord de création du premier centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique (CRESPIAF), entre madame la directrice générale de l’UNESCO et le Gouvernement Algérien représenté par Mme.la ministre de la culture et des arts.
En décembre 2015, il y a eu la ratification de cet accord par monsieur le président de la république, faisant du CRESPIAF, le 7ème du genre après ceux de Chine, du Japon, de Corée du Sud, d’Iran, du Pérou et de Bulgarie. Ce centre de grande envergure inauguré le 03 mars 2019, se veut un point focal pour tous les chercheurs et spécialistes africains en PCI, et un espace d’échange et de connaissance sur les héritages culturels de l’Afrique.
Le CRESPIAF créé pour l’Afrique a pour principaux objectifs de servir les objectifs stratégiques de l’UNESCO en faveur de ce continent, et de renforcer les capacités et compétences des pays africains dans la sauvegarde d leurs patrimoines, de stimuler la coopération en vue de mutualiser les efforts pour une meilleure préservation du patrimoine culturel vivant de l’Afrique avec 50 états parties et 88 éléments inscrits dont 22 éléments inscrits sur la liste de sauvegarde urgente et 65 éléments sur la liste représentative. Ce centre contribuera significativement à l’élaboration et au partage des legs culturels de la région africaine.
Objectifs du CRESPIAF
Le Centre Régional pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel en Afrique (CRESPIAF) a pour objectifs de :
- Promouvoir la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux niveaux national et régional par la mise en œuvre efficace de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;
- Consolider et renforcer les capacités nationales pour l’identification et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans les pays de la région ;
- Renforcer la coopération entre les pays du continent africain
Missions du CRESPIAF
Le CRESPIAF est chargé d’assurer les missions suivantes :
- Encourager les Etats Africains à adopter des mesures politiques, législatives et administratives pour la sauvegarde du patrimoine vivant de leurs territoires ;
- Organiser des activités pour renforcer les capacités nationales des pays de la région dans les domaines de l’identification, de la documentation et de la réalisation des inventaires et la sauvegarde du PCI en s’appuyant sur les communautés ; et aider les pays à conserver et numériser des données multimédias concernant ce patrimoine ;
- Stimuler et organiser la coopération en matière d’échange d’expériences, d’expertise et d’informations entre les pays de la région, notamment en ce qui concerne le PCI qui se manifeste dans deux ou plusieurs de ces pays ;
- Faciliter le travail en réseau des praticiens, des communautés, des experts, des fonctionnaires, des centres d’expertise, des instituts de recherche, des musées, des centres d’archives et autres organismes et institutions actifs dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel aux niveaux régional, sous régional et national ;
- Contribuer à une meilleure connaissance du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local, national, régional et sous régional et à la sensibilisation du grand public, en particulier les jeunes générations à l’importance du PCI, notamment par des publications ;
- Contribuer à la formation et à la valorisation des résultats de recherche dans le domaine du PCI ;
- Contribuer à une meilleure connaissance du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local, national, régional et sous régional et à la sensibilisation du grand public, en particulier les jeunes générations à l’importance du PCI ;
- Contribuer à la valorisation des résultats de la recherche dans le domaine du PCI aux niveaux national et africain, en veillant notamment à leur diffusion, à leur exploitation et à leur utilisation ;
- Contribuer à la formation dans le domaine du PCI par et pour la recherche.
Structures de Gestion du CRESPIAF
Le CRESPIAF est géré par un secrétariat constitué du directeur général et du personnel devant assurer le bon fonctionnement du centre. Il est administré par un conseil d’administration (organe directeur), dont les membres sont désignés pour une durée de quatre (04) ans renouvelables.
Ce dernier est composé de (i) deux (02) représentants du Gouvernement Algérien dont un(e) est président, (ii) de trois (03) experts représentants d’institutions ou d’organismes algériens, (iii) de cinq (05) experts au maximum représentants d’états membres ayant exprimé le souhait d’être représentant du conseil d’administration, et (vi) d’un (e) représentant (e) de la direction générale de l’UNESCO.
Le conseil d’administration du CRESPIAF se réunit en session ordinaire, au moins, une fois par an. Il se réunit en session extraordinaire sur convocation du président ou de la présidente, soit à l’initiative de celui ou de celle-ci ou de la directrice générale/ directeur général de l’UNESCO, soit à la demande des deux tiers de ses membres.
Les fonctions du conseil d’administration
Le conseil d’administration est chargé :
- D’adopter les règlements et d’établir les procédures financières, admiratives et de gestion du personnel du centre conformément aux lois du pays,
- D’approuver les programmes du centre à moyen et long termes,
- D’approuver le plan de travail annuel du centre, y compris le tableau des effectifs ;
- D’examiner les rapports annuels que lui adresse le directeur général/ la directrice général du centre, y compris une auto-évaluation biennale par le centre de sa contribution au programme de l’UNESCO ;
- D’examiner les rapports d’audit indépendants périodiques concernant les états financiers du centre et veiller à la communication des documents comptables nécessaires à l’établissement des états financiers ;
- D’envoyer à l’intention des organes directeurs de l’UNESCO des rapports biennaux préparés par le directeur général/ la directrice générale du centre et approuvés par le conseil d’administration, sur la contribution du centre à la réalisation des objectifs stratégiques de programme de l’organisation,
- De décider de la participation des organisations intergouvernementales régionales et des organismes internationaux à l’activité du centre.
Les fonctions du directeur général
Le directeur général du CRESPIAF nommé par les autorités algériennes _sur proposition de la présidente du conseil d’administration en consultation avec la directrice générale de l’UNESCO_ pour son expérience reconnue en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel_ a pour missions :
- De diriger les travaux du CRESPIAF en se conformant aux programmes et directives arrêtées par le conseil d’administration ;
- De soumettre pour approbation le projet de plan d’activité et de budget au conseil d’administration ;
- D’établir et de soumettre annuellement au conseil d’administration des rapports sur les activités du centre en mettant en exergue les contributions du centre aux stratégies et au programme de l’UNESCO, et tous les deux ans le rapport à l’intention des organes directeurs de l’UNESCO ;
- De préparer l’ordre du jour provisoire des sessions du conseil d’administration et de lui présenter toute proposition qu’il juge utile pour la bonne administration du centre ;
- D’assurer les contacts et la coopération avec d’autres centres de catégorie 2 actifs dans les domaines du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde ;
- D’assister autant que possible aux sessions des organes directeurs de la convention ;
- De représenter le centre en justice et dans tous les actes de la vie civile ;
- De nommer les membres du personnel conformément aux statuts du personnel approuvé par le conseil d’administration ;
- De participer aux réunions du conseil d’administration sans droit de vote.