Les Mijikenda se composent de neuf groupes ethniques bantouphones des forêts Kaya le long des côtes du Kenya. L’identité des Mijikenda s’exprime à travers des traditions orales et manifestations liées aux forêts sacrées, qui sont aussi une source de plantes médicinales utiles. Ces traditions et pratiques constituent leurs codes d’éthique et leurs systèmes de gouvernance, et comprennent prières, prestations de serment, rites d’inhumation et sortilèges, désignation du nom du nouveau-né, initiations, réconciliations, mariages et couronnements. Les Kayas sont des habitats fortifiés dont les espaces culturels sont indispensables à la perpétuation des traditions vivantes qui mettent en exergue l’identité, la continuité et la cohésion des communautés mijikenda. L’utilisation des ressources naturelles au sein des Kayas est régulée par des savoirs traditionnels et des pratiques qui ont contribué à la conservation de la biodiversité. Le Kambi (Conseil des anciens) fait office de détenteur de ces Kayas et des expressions culturelles qui leur sont associées. Aujourd’hui, les communautés mijikenda abandonnent graduellement les Kayas au profit d’habitats urbains informels. Du fait des pressions exercées sur les ressources de la terre, l’urbanisation et les transformations sociales, les traditions et pratiques culturelles associées aux habitats Kaya sont en rapide régression, constituant une menace sérieuse pour le tissu social et la cohésion des communautés mijikenda qui les vénèrent et les célèbrent comme représentatives de leur identité et symbole de continuité.
Regarder la vidéo ICI