C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décés du Dr Mustapha Nami, Docteur en archéologie; chargé du patrimoine culturel immatériel et de la division de l’inventaire et de la documentation du pci.
En cette douloureuse circonstance, le Directeur Général du CRESPIAF, le Pr; Hachi Slimane et son équipe, présentent leurs sincéres condoléances à ses collègues du Minstère marocain de la culture, à sa famille et à ses proches.
Le patrimoine culturel du Maghreb perd en M. Mustapha Nami un grand professionnel d’une haute compétence et nous tous, un frère généreux, un ami bienveillant et un collègue compétent.
Que la terre lui soit légère.
Puisse Dieu lui accorder sa miséricorde et l’acceuillir en son vaste paradis.

J’ai eu le plaisir de connaître M. Mustapha Nami que j’avais invité au colloque de préhistoire maghrébine que le CNRPAH avait organisé à Tamanrasset en novembre 2007 où il nous avait parlé avec compétence et brio de l’Ibéromaurusien du Rif oriental. Nous avions gardé contact depuis et échangé à de nombreuses occasions sur les thèmes qui nous tenaient à cœur, le paléolithique supérieur d’Afrique du Nord, l’art préhistorique et les temps protohistoriques au Maghreb.
Nous nous sommes également retrouvés à plusieurs reprises dans les réunions de l’Unesco autour des questions du patrimoine culturel immatériel et de l’intérêt que nous partagions pour la mise en œuvre et le suivi de la Convention internationale de 2003. C’est à l’occasion de ces rencontres, qu’avec d’autres collègues maghrébins, nous envisagions avec enthousiasme et passion, les futurs chantiers communs relatifs aux nombreux éléments du patrimoine culturel immatériel que partagent les pays du Maghreb. Nous avions alors commencé par l’élément le plus emblématique et qui symbolise à la fois, la profondeur de l’ancrage de la céréaliculture et de la civilisation du blé à laquelle appartenons, l’invention de la cuisson à la vapeur de granules de couscous propre à notre région et les lieux de tous les regroupements autour de sa commensalité en vue du renforcement des alliances et du resserrement du lien social. Je veux parler du dossier consacré aux savoirs et savoir-faire liés à la production et à la consommation du couscous que nous avons monté et soumis à l’Unesco en mars 2019 aux noms de l’Algérie, de la Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie (la Libye n’ayant pas encore ratifié la Convention de 2003). Mustapha était de toutes les réunions d’experts maghrébins, en mai et décembre 2018 à Alger où je l’avais reçu avec Mohamed Salihi Nami de Mauritanie et Fawzi Mahfoudh de Tunisie et en mars 2019 à Nouakchott où nous fûmes accueillis par Mohamed salihi Nami.
Avec la mise en œuvre de son programme d’action, le Centre Régional à Alger pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel en Afrique (CRESPIAF) agissant sous l’égide de l’Unesco, avait organisé à Alger en juillet 2019, un grand atelier de formation de formateurs destiné aux experts du patrimoine culturel immatériel du continent africain. Mustapha Nami représentait son pays, le Maroc à cette rencontre ayant regroupé 23 pays du continent. Nous avons pu apprécier l’ampleur de sa vaste connaissance du patrimoine culturel magrébin, sa grande rigueur dans la mise en œuvre de la Convention et son immense générosité.
Professeur Slimane Hachi
Directeur Général du CRESPIAF